Selon la nouvelle enquête de Mercer, les organisations sans but lucratif lorgnent les marchés privés

D'après la première Global Not-For-Profit (NFP) Investment Survey de Mercer, les investisseurs des organisations à but non lucratif voient les marchés privés comme la plus grande opportunité d'obtenir des rendements plus élevés dans les années à venir. Il apparaît aussi clairement que la diversification des portefeuilles, par rapport aux catégories de placements traditionnels, s'accompagne de défis plus complexes, defrais plus élevés et un besoin de plus de moyens pour une sélection efficace de la part du responsable des investissements.

Bien que la plupart des organisations sans but lucratif (79 %) soient satisfaites des performances de leurs portefeuilles au cours des trois à cinq dernières années, la majorité d'entre elles (59 %) indiquent que leur plus grande crainte pour les trois prochaines années est un (trop) faible rendement. Par ailleurs, 39 % ne sont pas certaines que leurs portefeuilles pourront faire face à un recul extrême. L'enquête a été réalisée avant le deuxième trimestre 2022, lorsque la résistance des portefeuilles a été testée.

Lors de la dernière décennie, les investisseurs ont connu l'une des plus fortes périodes de croissance au niveau des actions et obligations. Avec la perspective de rendements plus faibles à l'avenir, de nombreuses organisations sans but lucratif (65 %) pensent que leur plus grande opportunité réside dans la diversification de leurs classes d'actifs.

Cette diversification peut passer par l'augmentation des allocations aux marchés privés. Les marchés privés proposent des actifs alternatifs qui ne tombent pas sous les parapluies d'actions ou à des taux fixes traditionnels. Ils sont de plus en plus attrayants en raison du profil de rendement différent qu'ils peuvent offrir par rapport à un portefeuille institutionnel. 63 % des répondants investissent dans des marchés particuliers ou ont l'intention de le faire au cours des 12 prochains mois, 75 % affirmant s'intéresser à ces marchés pour trouver de meilleurs rendements. 

Investir sur les marchés privés comporte toutefois un certain nombre de défis clairs pour de nombreuses organisations sans but lucratif, surtout celles qui ont de plus petits portefeuilles et moins de moyens. L'enquête révèle que les organisations, possédant un portefeuille de 1 milliard USD ou plus, sont plus enclines à investir dans les marchés particuliers (86 %) que celles gérant moins de 250 millions USD d'actifs (40 %). Parmi celles qui n'investissent pas dans les marchés particuliers, 55 % expliquent qu'elles ne disposent pas des moyens pour évaluer les possibilités de placement, 46 % que les véhicules et les instruments de placement sont trop complexes, 43 % que les commissions sont trop élevées et 41 % que le processus de sélection des gestionnaires est trop complexe étant donné la grande dispersion des rendements sur le marché.

Par ailleurs, bien que l'enquête indique que beaucoup d'investisseurs d'organisations sans but lucratif soient favorables aux ESG, certains restent préoccupés quant à leur impact sur le rendement potentiel. 72 % des répondants souhaitent ainsi investir davantage dans les placements liés aux ESG au cours des deux prochaines années, mais 39 % pensent qu'ils devront faire des compromis et, parmi eux, 57 % craignent que le rendement absolu empatisse. Il y a donc manifestement encore beaucoup de travail en matière d'information sur les performances pondérées par les risques des stratégies incluant les ESG.

Alexandre Di Meo, spécialiste des investissements pour Mercer en Belgique : « Les résultats indiquent clairement que les organisations sans but lucratif font face à plusieurs défis dans le contexte actuel, comme l'inflation et des rendements futurs volatils. Afin de relever ces défis et de continuer à atteindre les objectifs de rendement, nombreuses sont celles qui réexaminent leur allocation actuelle d'actifs et étudient les sources de rendement alternatives, telles que les marchés privés. Autre constat intéressant : en Europe, le changement climatique est considéré comme la plus grande opportunité d'investissement. Les organisations sans but lucratif n'abordent clairement pas les thèmes durables uniquement sous l'angle de leur impact sociétal positif, mais également comme un moyen d'augmenter le rendement de leurs placements.
En Belgique, on observe aussi une tendance positive évidente dans l'allocation aux marchés privés. L'expertise interne, disponible pour la composition d'un portefeuille avec des actifs alternatifs, est essentielle à cet égard et constitue par conséquent souvent aussi l'obstacle principal en raison de la complexité des produits. Une formation et un soutien spécifiques aux marchés alternatifs par des spécialistes externes sont dès lors généralement requis pour constituer un portefeuille de marchés privés bien équilibré. »

Quand on leur demande quel est le critère le plus important lors de la sélection d'un prestataire externe ou OCIO (Outsourced Chief Investment Officer), la majorité des répondants (61 %) recherchent surtout de très bons états de service en matière de performances, 45 % des managers très compétents et 39 % un processus d'investissement et un avantage concurrentiel bien définis.

Rich Nuzum, Executive Director, Investments & Global Chief Investment Strategist de Mercer : « L'enquête confirme ce que nos clients nous disent chaque jour : la complexité est telle qu'investir efficacement dans les marchés privés s'apparente à un défi pour les organisations sans but lucratif. Les frais élevés, l'illiquidité et les objectifs d'intégration des ESG rendent ce défi encore plus grand. Alors que les clients sont confrontés à cette incertitude, ils cherchent des conseillers qui peuvent les aider à faire les bons choix dans ces circonstances complexes. »


À propos de la Global Not-For-Profit Investment Survey de Mercer
La première Global Not-For-Profit (NFP) Survey de Mercer a été réalisée au premier trimestre 2022 et a collecté les réponses de 133 organisations sans but lucratif dans 20 pays. L'enquête a évalué quatre domaines : les tendances de marché et l'allocation d'actifs ; les placements dans les classes d'actifs alternatives ; la durabilité et les ESG ; et la stratégie d'entreprise et l'externalisation de la gestion de placements. Cliquez ici pour en savoir plus sur la Global Not-For-Profit Investment Survey de Mercer.

 

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