L'incertitude macroéconomique et géopolitique croissante, combinée à l'année électorale mondiale, mine la confiance des entreprises
Selon le Political Risk Report 2024 de Marsh, branche de Marsh McLennan et leader mondial du courtage en assurance et du conseil en gestion des risques, l'intensification de la concurrence macroéconomique et de l'incertitude géopolitique - au cours de ce qui est globalement la plus grande année électorale de l'histoire – risque d’éroder la confiance des entreprises. Cela accentuera davantage les disparités économiques entre les secteurs et les économies, dans un contexte où l'intervention gouvernementale augmente et où la fréquence d'événements perturbateurs de la sécurité, difficiles à anticiper, augmente également.
Selon le rapport, le nombre record d'électeurs qui se rendra aux urnes cette année, se concentrera probablement sur les questions économiques internes et la sécurité internationale. De plus, l'utilisation de l'IA comme "arme" par des États hostiles, des politiciens et des individus pour renforcer la désinformation et la mésinformation, accroitra les risques d'incertitude et de violence politique pour les organisations et les investisseurs.
Le rapport indique que les conditions macroéconomiques fragiles à la suite des élections de 2024 seront accentuées par les niveaux élevés d'endettement des entreprises et des gouvernements. Cela, combiné à une croissance potentiellement faible dans les régions avancées, pourrait perturber les politiques d'investissement des gouvernements et contribuer à accroître les risques pour les organisations en matière de crédit, de chaîne d'approvisionnement et d'interruption des activités.
Au cours des cinq dernières années, de nombreux gouvernements ont accordé un soutien financier conséquent et ont érigé des barrières commerciales afin de défendre les industries nationales jugées cruciales sur les plans économique et politique.
Des études antérieures menées dans 25 pays (IPSOS) ont révélé que 36% des Belges sont en faveur de restrictions accrues sur l'importation de biens et de services étrangers, plaçant ainsi la Belgique dans la moyenne mondiale. Parallèlement, un quart des Belges estiment que la mondialisation n'est pas bénéfique pour leur pays, contre une moyenne mondiale de 13%. En d'autres termes, on constate un certain appui parmi les Belges en faveur de politiques économiques (plus) protectionnistes.
Toutefois, une conséquence importante de l'interférence croissante des gouvernements dans les activités économiques réside dans le fait que les entreprises déplacent leurs activités vers des régions jugées plus sûres sur le plan géopolitique ou réglementaire. Cela peut engendrer des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement, susciter l'incertitude chez les fournisseurs et exposer les entreprises à des gouvernements et des systèmes de réglementation relativement peu familiers.
Entre-temps, le nombre de conflits dans le monde a doublé depuis 2005 et il est probable que ce chiffre reste élevé dans un avenir proche. De plus, les conflits peuvent durer plus longtemps en raison de la minimisation perçue des conséquences et de l’absence de mécanismes de résolution crédibles ; depuis 2000, les conflits durent en moyenne 50% plus longtemps.
Ces réalités mettront constamment à l’épreuve la capacité de la plupart des modèles économiques - conçus et basés sur des données issues d’une période de relative stabilité économique et politique - à prédire les résultats futurs.
Dans ce contexte, plus de 60 pays, représentant ensemble au moins 40% de la population mondiale et du PIB, tiendront des élections en 2024. Sur le plan international, trois risques majeurs retiendront particulièrement l’attention :
- Le risque de violence électorale et l'impact de l'intelligence artificielle.
- L'intérêt de surveiller la participation lors d'élections non démocratiques.
- L’impact que peuvent avoir les élections présidentielles américaines sur les prises de décisions des entreprises et des gouvernements.
Selon le Global Risks Report 2024 du World Economic Forum, la coopération sur les questions mondiales les plus urgentes devrait diminuer au cours de la prochaine décennie, ce qui exigera de nouvelles approches pour répondre aux risques. Ainsi, au cours de l’année à venir, le changement climatique et la transition énergétique, en particulier, pourraient donner lieu à de nouveaux affrontements entre les décideurs politiques nationaux, les tendances du marché et le consensus international.
Robert Perry, Global Political Risks & Structured Credit Leader chez Marsh Specialty, déclare que : "Le résultat des élections de cette année déterminera le cours des événements mondiaux au cours de la prochaine décennie et au-delà. Bien que le monde semble plus risqué en cette période d'incertitude macroéconomique et géopolitique, les entreprises qui gèrent et transfèrent efficacement les risques dans cet environnement en mutation rapide seront bien positionnées pour saisir les opportunités de croissance futures et continuer à prospérer."
Le Political Risk Report 2024 est disponible pour téléchargement ci-dessous, ou ici.
Political_Risk_Report_2024_FullReport.pdf
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